Le premier élément qui distingue clairement les voitures électriques des thermiques, c’est le freinage régénératif. Lorsque vous ralentissez, votre véhicule électrique utilise son moteur pour freiner et récupérer de l’énergie, ce qui recharge la batterie. Concrètement, cela signifie que vous sollicitez moins souvent les freins mécaniques. Dans de nombreuses situations du quotidien, vous pouvez même ralentir uniquement grâce à la régénération sans jamais toucher à la pédale de frein.
Ce fonctionnement a un impact direct sur l’usure. Les plaquettes et les disques ne travaillent qu’en complément du moteur générateur. De ce fait, ils se dégradent beaucoup plus lentement, surtout si vous avez adopté une conduite anticipative et que vous laissez la voiture décélérer naturellement avant un arrêt ou un virage. Certaines marques vont encore plus loin en proposant le mode “one pedal”, qui permet de presque tout gérer avec la seule pédale d’accélérateur. Plus vous utilisez ce mode, moins vous usez vos freins.
Vous pourriez penser que tout est parfait et que les freins d’une voiture électrique ne s’usent presque jamais. La réalité est un peu plus nuancée. Une voiture électrique est généralement plus lourde qu’une voiture thermique équivalente, en raison du poids important des batteries. Et plus un véhicule est lourd, plus il demande de puissance de freinage pour s’arrêter, surtout lors de freinages soudains ou en descente.
Ce surpoids crée un besoin ponctuel de frein mécanique plus important, ce qui explique pourquoi certains systèmes de freinage sur véhicules électriques sont dimensionnés différemment ou davantage renforcés. Cela ne remet pas en cause le fait que l’usure globale reste inférieure, mais cela explique pourquoi l’écart n’est pas toujours aussi spectaculaire que certains le prétendent.
L’usure des freins dépend énormément de la manière dont vous conduisez. Si vous êtes du genre à anticiper les ralentissements, à gérer efficacement la régénération, à maintenir une allure constante et à éviter les accélérations inutiles, vous solliciterez très peu les freins mécaniques. Dans ce cas, il est courant de voir des plaquettes qui dépassent largement les 80 000 ou 100 000 km.
À l’inverse, si vous conduisez beaucoup sur autoroute, si vous avez une conduite dynamique, ou si vous n’utilisez que peu le freinage régénératif, les freins seront logiquement plus sollicités. Le mythe de la durabilité exceptionnelle ne s’applique donc pas de la même manière à tous les conducteurs.
L’un des effets paradoxaux du freinage régénératif, c’est que les freins mécaniques peuvent s’user… parce qu’ils ne sont pas assez utilisés. Cela peut sembler contradictoire, mais comme tout élément mécanique, un système de freinage a besoin de fonctionner régulièrement pour rester en bon état. Si les plaquettes ne frottent presque jamais contre les disques, ces derniers peuvent se corroder en surface, surtout si vous vivez dans une région humide ou proche de la mer. Les plaquettes peuvent perdre en efficacité, se “glacer”, et les étriers peuvent gripper légèrement.
Vous pouvez facilement éviter cela en effectuant de temps en temps quelques freinages appuyés, sur une route dégagée et en toute sécurité. Cela permet de nettoyer la surface des disques, de faire travailler les étriers et de maintenir l’ensemble du système opérationnel.
Un autre aspect intéressant concerne la manière dont le freinage est réparti entre les roues. Sur les voitures thermiques, la répartition est assez classique, avec un effort plus important sur l’avant. Sur les voitures électriques, la récupération d’énergie se fait généralement sur les roues motrices. Si votre voiture est une propulsion électrique, la régénération se fait principalement à l’arrière, ce qui entraîne une usure différente de celle à laquelle vous êtes habitué sur un modèle thermique.
Cette particularité ne pose aucun problème de sécurité, mais elle modifie les habitudes d’entretien. Lors des contrôles, les mécaniciens doivent tenir compte de cette répartition pour évaluer correctement l’état des freins.
Dans la majorité des cas, vous bénéficierez d’une longévité bien supérieure sur les freins de votre voiture électrique. De très nombreux utilisateurs constatent qu’ils ne changent leurs plaquettes qu’après plusieurs années d’utilisation et parfois plus de 100 000 km. Il s’agit d’une tendance générale, mais elle dépend de votre environnement, de votre manière de rouler, ainsi que du modèle électrique que vous possédez.
Une voiture de ville utilisée quotidiennement avec une forte régénération verra son système de freinage durer bien plus longtemps qu’un véhicule électrique utilisé principalement sur autoroute, où la régénération est moins présente et où les freinages sont souvent plus forts et plus abrupts.
Même si vos freins s’usent moins vite, cela ne signifie pas que vous pouvez ignorer leur entretien. Le liquide de frein, par exemple, absorbe l’humidité au fil du temps. Qu’il y ait usure ou non des plaquettes, ce liquide doit être remplacé régulièrement pour garantir un freinage optimal. Une voiture électrique n’échappe pas à cette règle.
Les contrôles visuels restent également indispensables. La corrosion des disques est probablement le problème le plus fréquent sur les voitures électriques peu utilisées ou trop dépendantes de la régénération. Un simple contrôle annuel permet de vérifier que tout va bien et d’intervenir avant que la corrosion ne devienne gênante ou dangereuse. Et vous êtes au bon endroit, tous les mécaniciens du réseau GOMECANO possèdent les habilitations nécessaires pour intervenir sur les véhicules électriques.
Vous pouvez adopter une conduite qui maximise la régénération tout en préservant le système mécanique. L’anticipation est votre meilleure alliée : lever le pied avant un freinage, laisser la voiture décélérer naturellement, éviter les freinages soudains, et exploiter au maximum les modes de conduite qui favorisent la récupération d’énergie.
Vous devez aussi penser à faire travailler vos freins mécaniques de temps à autre, surtout si vous roulez souvent en ville où la régénération fait presque tout le travail. Quelques freinages plus appuyés permettent de maintenir le système propre et fonctionnel, sans diminuer votre durée de vie globale.
Enfin, n’oubliez pas l’importance d’un suivi professionnel. Une inspection régulière permet d’identifier rapidement un étrier grippé, un disque irrégulier ou un liquide trop ancien, et d’assurer que votre voiture électrique reste aussi sécurisée qu’efficace.
La réponse est oui, mais pas de manière uniforme pour tous les conducteurs et tous les usages. La technologie de freinage régénératif offre un avantage considérable, mais elle doit être accompagnée de bonnes habitudes de conduite et d’un entretien adapté. En résumé, si vous exploitez pleinement les capacités de votre voiture électrique, vous pouvez réellement prolonger la durée de vie de vos freins et réduire vos dépenses d’entretien.
Et si vous avez un doute, si vous entendez un bruit inhabituel ou si vous constatez une vibration lors du freinage, n’attendez pas. Un contrôle rapide, notamment avec un mécanicien mobile de chez GOMECANO.COM, vous permet de rouler sereinement, sans immobiliser votre véhicule et sans contrainte.